mercoledì 17 aprile 2013

Che cos'è questa Sicilia




Il testo capitale per la comprensione della natura dell' Isola e dei suoi abitanti


Si sa che il mare è azzurro,ma in Sicilia è  proprio azzurro, 
senza sottintesi; 




come azzurro è il cielo e 
bianchissima è la roccia calcarea






Gli aranceti si presentano con un verde cupo tra cui trasalisce il rosso, altrettanto intenso, altrettanto sicuro.


E i fichi d’india aggrappati alle rupi e le agavi virulente sotto il sole di mezzogiorno scarnificano il pensiero fino ad allucinarlo.










I colori più spietati abbagliano l’occhio, gli impediscono la contemplazione meditativa, ma lo fermano in dolce stato di riposo.




Chiudeteli per un momento i vostri occhi e non vedrete più nulla, assolutamente nulla, neanche a scavar profondo nella vostra mente, apriteli è vi accorgerete che l’universo è sopra di voi, implacabile.


C’è nella natura una chiarezza che sconvolge.






Sentite che questa è la vostra meta,
ma vi dispiace di averla raggiunta troppo presto,

di vederla così facile.









Voyage de Maupassant en Sicile


Ce texte est le récit du voyage en Sicile 
qu'accomplit Guy de Maupassant au printemps 1885 ; 
il fut d'abord édité en 1886, 
puis intégré en 1890 dans l'édition définitive de La Vie errante.

Taormine

Un homme n'aurait à passer qu'un jour en Sicile et demanderait : «Que faut-il y voir ?» Je lui répondrais sans hésiter : «Taormine».

Ce n'est rien qu'un paysage, mais un paysage où l'on trouve tout ce qui semble fait sur la terre pour séduire les yeux, l'esprit et l'imagination.

Le village est accroché sur une grande montagne, comme s'il eût roulé du sommet, mais on ne fait que le traverser, bien qu'il contienne quelques jolis restes du passé, et l'on va au théâtre grec, pour y voir le coucher du soleil.



J'ai dit, en parlant du théâtre de Ségeste, que les Grecs savaient choisir, en décorateurs incomparables, le lieu unique où devait être construit le théâtre, cet endroit fait pour le bonheur des sens artistes.

Celui de Taormine est si merveilleusement placé qu'il ne doit pas exister, par le monde entier, un autre point comparable. 

On voit d'abord la ruine, triste, superbe, écroulée, où restent debout, toutes blanches encore, de charmantes colonnes de marbre blanc coiffées de leurs chapiteaux ; puis, par-dessus les murs, on aperçoit au-dessous de soi la mer à perte de vue, la rive qui s'en va jusqu'à l'horizon, semée de rochers énormes, bordée de sables dorés, et peuplée de villages blancs ; puis à droite, au-dessus de tout, dominant tout, emplissant la moitié du ciel de sa masse, l'Etna couvert de neige, et qui fume, là-bas.

Où sont donc les peuples qui sauraient, aujourd'hui, faire des choses pareilles ? Où sont donc les hommes qui sauraient construire, pour l'amusement des foules, des édifices comme celui-ci ?

Ces hommes-là, ceux d'autrefois, avaient une âme et des yeux qui ne ressemblaient point aux nôtres, et dans leurs veines, avec leur sang, coulait quelque chose de disparu : l'amour et l'admiration du Beau.